Le Patrimoine Militaire

XXe siècle

Tournai prend son visage actuel.

A partir de 1910, les casernes de la ville prendront petit à petit leur visage actuel.  Ainsi, les cinq casernes de l’ancienne citadelle se voient surmonté en 1913 d’un troisième niveau et d’un meilleur confort (l’eau courante par exemple).

Durant les deux guerres mondiales, c’est la ville qui paie un lourd tribut aux canonnades d’octobre et novembre 1918, aux bombardements allemands (1940) et anglais (1944). Elle en sortira meurtrie, surtout de la seconde, mais, courageusement, relèvera ses ruines.

La Caserne Saint-Jean

Retracer l’histoire du Quartier Saint-Jean, c’est aborder l’histoire de deux sites distincts qui seront finalement réunis pour former l’actuelle caserne Saint-Jean. La caserne d’aujourd’hui reprend le site des Casernes Saint-Jean construites par la volonté du Roi de France Louis XIV et une partie de l’ancien Couvent des Croisiers dissous par la volonté de Joseph II.

 Le couvent des Croisiers

En 1284, Jehan Gui de Châtillon, seigneur de Saint-Jean des Chauffours, fait don de bâtiments aux frères de l’ordre de la Sainte-Croix et permet ainsi la fondation du couvent. En 1446, l’église actuelle est construite à la place de la chapelle primitive. En 1782, Joseph II décide de la suppression de 126 couvents qu’il juge inutiles. Le couvent sera alors transformé en caserne de cavalerie.

La chapelle du couvent des Croisiers a traversé les temps. Au fil des années, elle connaîtra différentes affectation comme fenil, écurie, parc à charbon, manège pour chevaux et finalement elle sera aménagée en salle de gymnastique en 1953. L’église est un bâtiment gothique construit en pierre de Tournai à l’exception du mur sud (intérieur) qui est construit en brique et auquel le cloître était accolé.

 Les Casernes de Louis XIV

En juin 1667, Louis XIV s’empare de Tournai après un siège de 5 jours. Très vite, il décide de faire de Tournai un bastion avancé de la France. Des casernes sont construites au frais de la ville pour y loger la garnison. La première pierre des casernes Saint-Jean fut posée le 1er juillet 1673 par la reine Marie-Thérèse, épouse du roi Soleil. La construction des casernes est confiée à Josse de le Winghe, un Maître-maçon de la ville. Les travaux se terminèrent en juin 1679. Les casernes serviront, l’une à la cavalerie et l’autre à l’infanterie. A l’époque, leurs constructions se présentent sous la forme de deux grands rectangles constitués de hauts bâtiments entourant deux cours allongées.
Sur la photo de la maquette ci-contre, on distingue en haut à droite, les casernes de Louis XIV, et à gauche, le couvent des Croisiers. D’après le plan relief de 1701 (copie), Musée de Folklore de Tournai

 La fusion des deux sites

En 1783, sur ordre de l’empereur d’Autriche Joseph II, le Couvent des Croisers est supprimé. Il sera finalement converti en caserne de cavalerie. C’est ici que le 1er Régiment de Chasseurs à Cheval sera créé en octobre 1830 à partir d’éléments du Régiment de Hussards No 6 de l’armée des Pays-Bas.

La Caserne actuelle

Vétustes et fort délabrés, les anciens bâtiments disparaissent à partir de 1893 (BM 5) pour laisser la place aux bâtiments actuels. Les bâtiments autour de la cour centrale sont terminés en 1901. Un manège circulaire (piste de voltige) est construit en 1903.
C’est à partir de 1953 que le Quartier prend son aspect actuel avec la construction d’un nouveau bloc Etat-Major et l’aménagement de la cour centrale.

Après la première guerre mondiale, en 1916, le 3e Régiment d’Artillerie donne naissance au 11e Régiment d’Artillerie. Ce régiment restera à Tournai durant l’entre-deux guerres.
En septembre 1953, l’Ecole d’Ordonnance est transférée à Tournai à la caserne Saint-Jean. En 1971, elle devient l’Ecole Logistique du Matériel et, après fusion avec le centre Logistique de la Force Terrestre, est appelée Ecole de la Logistique en 1994. Elle est ensuite transférée vers le Quartier Ruquoy et le 5e Gp CIS s’y installe le 05 mai 2003.

Chapelle des Croisiers

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Casernes Saint-Jean vers 1890

Rue Galterie Saint-Jean

La Cour d’Honneur

La Chapelle des Croisiers

La Caserne Ruquoy

Le quartier Ruquoy doit son nom au Général Ruquoy qui était chef de corps du 3e régiment de Chasseurs à pied en 1914. De chef de Corps, il deviendra deviendra Chef d’Etat major Général, en 1917, pour finalement prendre le commandement de la 5e Division d’Armée en avril 1918. Au cours de cette première guerre, il perdra son fils unique, Pierre, sous-lieutenant au 3e régiment de Chasseurs à Pied, le 06 août 1916.

Le caserne est bâtie sur les vestiges des citadelles. Suite à la révolution belge, la citadelle devenue inutile, sera démantelée. Des essais d’un nouvel explosif (la dynamite) seront effectués en 1869 et les bâtiments centraux, préservés, serviront de base à la nouvelle caserne de la citadelle. Celle-ci abritera le 3e régiment de Chasseurs à Pied de 1877 à 1940.

Des anciennes citadelles, il ne reste que les casernes hollandaises rehaussées en 1913, le puits principal de la citadelle française et quelques vestiges des galeries souterraines (galerie d’escarpe française, casemates hollandaises et galerie de contre-escarpe).

A partir des années 50, la caserne sera agrandie et modernisée par la construction de garages et d’ateliers de maintenance. Petit à petit, l’école de la Logistique s’installe dans le quartier et quitte le quartier Saint-Jean. Il faudra attendre 1995 pour que s’ouvrent de grands chantiers de rénovation qui donneront au complexe militaire son aspect actuel.

De gauche à droite,
BM 33 – BM 29 – BM 30 (non rehaussé)

Nouveau complexe de maintenance

BM 33 – BM 29 – BM 30 (état actuel)

Ancienne entrée principale

L’hôpital militaire De Bongnie

L’ancien hôpital militaire est construit sur des terrains du glacis de la Citadelle. La construction du bâtiment principal commence en 1899 et se termine en 1905. Six pavillons pour malades sont érigés entre 1901 et 1906, une galerie d’accès aux différents pavillons en 1904, un promenoir en 1905 et La Chapelle de 1906 à 1908. L’ensemble couvre une superficie d’environ trois hectares.

L’hôpital militaire est mis en service en 1912 et accueille les malades de l’ancien hôpital militaire de Marvis, voué à la démolition. Surpris par la première guerre mondiale, il est réquisitionné par Allemands qui l’utilisent à leur profit.

En 1918, l’hôpital militaire devient sanatorium militaire. Il le reste jusqu’en 1961. De 1918 à 1939, c’est un hôpital principal et les soins aux malades sont diversifiés. Il est spécialisé dans le traitement des maladies pulmonaires. La vie hospitalière est encadrée par une société « Les Amis de l’hôpital » créée pour améliorer le moral des patients en organisant diverses activités culturelles et des fêtes.

C’est en 1929 que l’hôpital militaire prend le nom de Quartier De Bongnie en souvenir du Major Médecin Léon De Bongnie, né à Tournai le 13 novembre 1863 et tué à Ondank, près de Staden le 17 octobre 1914.

En 1938, suite à la mise sur pied de guerre de l’armée belge, l’hôpital devient le centre d’un important complexe hospitalier. Ces installations ne pourront fonctionner à plein rendement car le 17 mai 1940, l’ordre d’évacuation vers Sainte-Afrique (Aveyron) est donné. L’occupant prend une nouvelle fois possession des lieux jusqu’au 3 septembre 1944..

En janvier 1946, le sanatorium militaire reprend ses activités jusqu’en 1961. Il devient alors centre de consultation et noyau mobilisateur (N° 82) pour le Service Médical jusqu’en 1995.

En septembre 1995, les différentes restructurations amorcées dans l’armées belge provoquent l’arrivée de l’Etat-Major du 29e Bataillon Logistique. Il y reste jusqu’en 2002 puis déménage cers Grobbendonk.

Depuis 1971, une partie des bâtiments est occupée par une crèche communale « Le Clos des Poussins ». A partir de 2007, le site est complètement rénové et accueille maintenant les bureaux du CPAS, le « Domaine de l’Olivier » (appartements), des lofts et des bureaux.

Ancien Etat-Major

Vers 1914

La chapelle

Salle de jeux

Monument à Gabrielle Petit

Monument aux Vendéens

Marquages allemands

Destruction de 1940 et 1944
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